Des campagnes innovantes en faveur d’une alimentation de qualité pour les femmes enceintes et allaitantes au Burkina-Faso et au Mali

Bébé dit : « Plus de légumes et d’aliments fortifiés, moins d’aliments frits » !

 

Tel est l’un des conseils exprimés par le bébé vedette issu des spots de sensibilisation de la campagne « Bébé kodi » (bébé dit quoi). Celui-ci réagit en direct du ventre de sa mère suite aux conseils alimentaires prodigués par une sage-femme aux futurs parents.

C’est sur cette tonalité originale et dynamique qu’une campagne de communication sociale pour le changement de comportement d’ampleur nationale a été lancée au Mali en novembre 2020. Un mois plus tard, une campagne similaire a été lancée au Burkina-Faso.

Ces deux campagnes innovantes et inédites se démarquent par leur approche multicanale qui mobilise simultanément les médias, la téléphonie mobile, les réseaux sociaux, et la proximité. Cette stratégie permet ainsi de maximiser l’impact auprès des femmes et des hommes ciblé.es pour l’amélioration des connaissances et pour favoriser une meilleure adoption des pratiques recommandées.

L’objectif de ces deux campagnes est donc de mettre en œuvre un panel d’activités visant à promouvoir un message clair : pendant la grossesse et l’allaitement, manger diversifié et équilibré est essentiel pour la bonne santé des mères et de leurs enfants.

Affiche développée dans le cadre de la campagne bébé kodi sur l’alimentation des femmes au Mali

 

Placées sous l’égide des ministères de la Santé Burkinabé et Malien en partenariat avec le Gret et Hystra dans le cadre du projet Meriem (Mobiliser des Entreprises sahéliennes pour des réponses innovantes à grande échelle contre la malnutrition), ces deux campagnes sont mises en œuvre pour une durée de trois à quatre mois. Elles ont été définies par le projet Meriem et développées avec le concours d’agences de communication locales et l’implication d’un partenaire clé du projet, Ogilvy (agence de communication).

Bébé vous fait une visite guidée des activités

La diffusion des messages des campagnes est déclinée sur de nombreux supports complémentaires en messages courts et pragmatiques : « moins de sucreries, plus d’eau ». Sandrine Guissou et Maïmouna Diakité, les deux chargées de sensibilisation du Gret au Burkina et au Mali expliquent que « l’objectif est de diffuser les mêmes messages simultanément au travers d’émetteurs différents pour une meilleure crédibilité. Les messages sont ainsi largement partagés et discutés, ce qui maximise les chances qu’ils soient retenus et mis en pratique ».

Des sessions de ciné-débats dans des quartiers et centres de santé des deux capitales sont organisées par des associations locales appuyées par le Gret. Des films créés spécialement pour les campagnes sont projetés auprès de petits groupes de femmes enceintes et allaitantes et de leurs maris, séparément ou en couple. Ces projections permettent d’initier de riches échanges sur les pratiques alimentaires. « […] le bien-être des enfants ne peut être assuré sans le concours des deux parents, il appartient aux deux parents de veiller à l’évolution de la grossesse et de la maternité. J’ai beaucoup appris aujourd’hui. […] J’appelle tous les hommes à une prise de conscience », témoigne un père à un ciné-débat dans le quartier de Torokorobougou à Bamako.

Des listes de diffusion WhatsApp vont également être créées avec les participants aux ciné-débats, pour partager les films, les messages des campagnes, et encourager le partage avec les pairs.

La mobilisation des participants aux ciné-débats est facilitée par les personnes influentes des quartiers (chefs de quartiers, imams, représentants des associations locales, et agents de santé) qui eux-mêmes se font parfois porte-parole des messages des campagnes.

Des versions courtes des films projetés aux ciné-débats ont également été diffusées sur des chaines de TV nationales et locales et des émissions radio interactives ont été organisées. Au Mali, c’est une mini-série qui a été créée et diffusée, avec 3 épisodes d’une minute chacun où l’on peut suivre les aventures des parents et s’y identifier. Rendez-vous sur la chaine Youtube Bébé Kodi pour les visualiser, et rendez-vous ici pour voir le spot du Burkina.

Au Burkina, la talentueuse et engagée Malika la slameuse a accepté d’être l’ambassadrice de la campagne de sensibilisation car « il y va du bien-être de la future génération », précise-elle sur un de ses posts relayant les activités de la campagne sur sa page Facebook. Elle a spécialement composé un slam reprenant les concepts d’une alimentation équilibrée et diversifiée qui est très apprécié et permet d’atteindre une cible plus importante, au vu de son importante notoriété au Burkina-Faso.

Malika la slamazone,ambassadrice de la campagne du Burkina, à l’atelier de lancement à Ouagadougou le 4 Décembre 2020

La téléphonie mobile permet également de sensibiliser massivement la population à travers le service VIAMO au Mali, et via le service AlloLaafia au Burkina-Faso. Ce dernier permet d’envoyer des conseils personnalisés pour les femmes enceintes et allaitantes sur leur alimentation et les soins recommandés, par SMS. L’abonnement, gratuit, est également proposé aux maris de femmes enceintes et allaitantes.

Enfin, ces deux campagnes de communication sociale ont l’ambition de mieux sensibiliser les hommes généralement peu conscients et investi de leur rôle majeur de soutien dans l’alimentation et la santé de leur femme. Comme le dit bébé « c’est compris les papas ? ».